LCBO À Bon Verre, Bonne Table Printemps 2018

SPIRITUEUX  RENAISSANCE IRLANDAISE

Les exceptions

WHISKEY IRLANDAIS SINGLE MALT BUSHMILLS 10 ANS D’ÂGE LCBO 131870, 45,95 $ WHISKEY IRLANDAIS WRITERS’ TEARS EN ALAMBIC LCBO 271106, 700 mL, 49,95 $ Premier-né de la nouvelle génération de whiskeys révolu­ tionnaires, le Writers’ Tears est issu d’un assemblage de whiskeys single malt et d’alambic signé par le distillateur Bernard Walsh. C’est un style typique des plus fins whis­ keys irlandais du XIX e siècle dont le retour ici a été salué par des acclamations. La distillerie Bushmills, en Irlande du Nord, est la plus ancienne au monde (elle a été enre­ gistrée officiellement en 1608) et a été durant des décen­ nies la seule d’Irlande à produire un whiskey single malt.

NOT R E D ÉGU S TAT R I C E CHARLENE ROOKE Rédactrice adjointe d’ À bon verre, bonne table , Charlene a étudié la distillation à l’Université Moonshine, à Louisville, au Kentucky, et à l’école Dry Fly, à Spokane, dans l’État de Washington. Elle pos­ sède un certificat de spécia­ liste en spiritueux de la Society of Wine Educators et un certificat de niveau 2 du Wine and Spirits Education Trust.

« Tous les amateurs de whiskey que je connais adorent le Writers’ Tears – peut-être parce que nous sommes

tous au fond des journalistes mélancoliques ! » Charlene

Le whiskey d’alambic est une idée purement irlandaise, qui consiste à distiller un mélange d’orge maltée et non maltée. Ce type de whiskey aurait été inventé pour contrer un peu l’effet d’une surtaxe que les Anglais avaient imposée à l’époque sur l’orge maltée. Il présente une texture légèrement huileuse et un goût typique évoquant l’huile de lin. Ces deux caractéristiques sont présentes dans le Writers’ Tears, notamment dans son nez intensément aroma­ tique que Charlene qualifie de floral avec des accents de bruyère, mais qui évoque pour Sean le caramel et la noix de coco. Nous y percevons tous une note d’agrumes rappelant le citron meyer. « Il est tellement rond, tellement doux et tellement moelleux, fait remarquer Shane. Il ressemble davantage à un whisky canadien qu’à un whiskey irlandais épicé – ce qui pourrait expliquer sa grande popularité chez nous ! »     Le Single Malt Bushmills est indéniablement l’exception parmi les whiskeys de notre dégustation. Il est dénué de notes tourbeuses – l’orge maltée n’étant pas séchée, comme en Écosse, au-dessus d’un feu de tourbe –, mais il présente beaucoup de notes vanillées et une pointe d’astringence douce-amère provenant d’un vieillissement sous chêne de dix ans. « J’y trouve une belle acidité alléchante, comme quand on mord dans une pomme jaune », suggère Charlene. « Une pomme au caramel, renchérit Sean. Les saveurs sont vraiment intenses et empreintes de malt doux. » Il est toutefois moins corpulent qu’un scotch single malt, parce qu’il est distillé trois fois, plutôt que deux comme en Écosse.

30  À BON VERRE , BONNE TABLE PRINTEMPS 2018

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