LCBO À bon verre, bonne table Début de l'été 2016

PAR CYNTHIA DAVID • PHOTOGRAPHIE PAR VIRGINIA MACDONALD NADÈGE NOURIAN, CHEF PÂTISSIÈRE ET PROPRIÉTAIRE, NADÈGE PATISSERIE, TORONTO, WWW.NADEGE-PATISSERIE.COM CINq qUESTIONS POUR…

N adège Nourian se taille un véritable empire avec ses exquises sucreries. Après avoir été formée par les plus grands chefs, la toute menue chef pâtissière de quatrième génération originaire de Lyon, en France, quitte Londres avec son mari, Morgan McHugh, pour s’installer à Toronto et ouvrir avec lui sa propre boutique. En 2009, ils transforment un terne studio de photographie en une chic pâtisserie au décor tout blanc et aux présentoirs remplis de desserts minutieusement confectionnés, de macarons de toutes les couleurs et de croissants feuilletés, tous préparés avec les meilleurs ingrédients.

rants et vous connaissez bien le vin. Pourquoi chef pâtissière ? C’est dans mes gènes. Quand j’étais très jeune, je passais des heures dans la cuisine avec ma grand-mère, une chef pâtissière à la retraite. Nous travaillions le chocolat et faisions de la confiture ensemble. À 18 ans, quand j’ai annoncé que j’étais inscrite à une école de pâtis- serie, je pense que mes parents ont eu un pincement au cœur, mais pour ma grand-mère, ce fut un grand moment chargé d’émotion. Quel est votre ingrédient préféré ? Le chocolat ! Je travaille avec envi- ron 20 sortes de chocolat Valrhona de France. Il est cher, mais on peut goûter la di érence. Depuis les tout débuts de la pâtisserie, notre produit vedette est le Pur Noir – un gâteau au chocolat composé de chocolat à 70 % de cacao, d’un biscuit sans farine, de petits morceaux croquants, de cacao en grains et d’une mousse au chocolat. Que répondez-vous aux clients qui s’inquiètent des calories ? Je leur dis ceci : « Plutôt que de man- ger un croissant par jour, permettez- vous un magnifique croissant au beurre une fois par semaine. »

Après Lyon et Londres, comment était-ce d’ouvrir une pâtisserie à Toronto ? Le plus di cile était de trouver des ingrédients haut de gamme. Je vou- lais des pistaches d’Iran ou de Sicile, mais les fournisseurs ne savaient pas d’où venaient leurs ingrédients, ce qui me rendait folle. Maintenant, c’est beaucoup plus facile. Comment a été le jour de l’ouverture ? J’avais dit à ma sous-chef que nous pourrions nous compter chanceuses si une cinquantaine de personnes se présentaient. Grâce aux médias sociaux, quelques centaines de personnes sont venues. Nous avions ouvert les portes à 8 heures, et à 11 heures, tout était parti. Nous sommes quand même restés ouverts jusqu’à 16 heures, même si les présentoirs étaient vides. Après avoir consacré trois années à prépa- rer ce rêve, ce fut la pire journée de toutes. Mais les clients sont quand même venus faire la queue le lende- main, et ça n’a jamais arrêté depuis. À l’école, vous étiez forte en mathé- matiques et en géographie, vous avez aimé travailler dans les restau-

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Je travaille avec environ 20 sortes de chocolat Valrhona de France. Il est cher, mais on peut goûter la différence.

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À BON VERRE , BONNE TABLE DÉBUT DE L’ÉTÉ

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