LCBO À Bon Verre, Bonne Table Printemps 2018

VIN  VIGNERONS DE NATURE BOISSON  VIN

DE NATURE vignerons EN L’HONNEUR DU JOUR DE LA TERRE, LE 22 AVRIL, NOUS BRAQUONS LES PROJECTEURS SUR QUELQUES CHEFS DE FILE DE L’ÉCOVITICULTURE, ICI EN ONTARIO ET AILLEURS DANS LE MONDE. PAR JAMES CHATTO

I

    La viticulture biologique se traduit donc par un travail manuel plus intensif dans le vignoble et par des rendements moins élevés, mais ces deux facteurs vont de soi pour quiconque souhaite élaborer du vin de grande qualité. Au nombre des nombreux avantages de la viticulture bio­ logique, mentionnons l’absence de tout pesticide dans le vin et le fait que le terroir a de meilleures chances de trouver sa pleine expression dans des sols dépourvus de produits chimiques. Il semblerait aussi que les vins biologiques ont légèrement meilleur goût. C’est dumoins ce que soutient une étude effectuée récemment en Californie dans laquelle on examinait les résultats de concours de dégustation à l’aveugle. L’étude a déterminé que les notes obtenues par les vins biologiques étaient environ un demi- point plus élevées que la moyenne – un écart qui peut sembler très mince, mais qui est statistiquement significatif. Cela pourrait s’expliquer par le fait que les producteurs qui font le choix d’adopter des pratiques de culture biologiques dorlotent leurs vins à toutes les étapes de leur élabo- ration, raison de plus de les acheter, n’est-ce pas ?     Voyons d’un peu plus près ce qui se fait ici même, en commençant par deux établissements phares en matière de culture biologique et biodynamique en Ontario, pour ensuite nous tourner vers le reste de la planète.

l y a plus d’une façon de cultiver la vigne en Ontario. D’une part, il y a les vignerons qui ne reculent devant rien pour obtenir une récolte abondante, que ce soit en utilisant des engrais chimiques pour accroître les rendements ou des pesticides systémiques pour protéger les vignobles. D’autre part, il y a une poignée de producteurs qui croient que les méthodes de culture biologiques et biodynamiques sont préférables, étant meilleures pour le sol, pour le fruit et, en bout de ligne, pour le vin.     La grande majorité des établissements vinicoles se situent quelque part entre ces deux pôles. La plupart d’entre eux laissent la nature faire son travail autant que possible, tout en conservant le droit d’utiliser des produits chimiques dans les cas d’extrême urgence, comme celui auquel ils ont fait face l’été dernier lorsque le mildiou a envahi les vignobles après les conditions fraîches et pluvieuses du mois d’août. Les pro- ducteurs certifiés biologiques et biodynamiques n’ont pas cette option. Ils peuvent certes utiliser une préparation à base de cuivre et de soufre, mais celle-ci disparaît à la pluie et doit être appliquée de nouveau. Ils se fient également aux agents naturels de régulation et d’équilibre présents dans un écosystème biologique sain, qui aident les vignes à se protéger, ce qu’elles ont d’ailleurs réussi à faire l’été dernier.

CI-DESSUS : Des agneaux « travaillent » le vignoble biologique de la maison Cono Sur à Chimbarongo, au Chili.

PHOTO OFFERTE PAR CONO SUR VINEYARDS & WINERY

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