LCBO À bon verre, bonne table Automne 2015
REIF ESTATE LAMAISON REIF CULTIVE LE RIESLING DEPUIS LES ANNÉES 1970
E wald Reif est l’un des pion- niers du vin dans le Niagara. En 1977, il achète une terre près de la rivière Niagara et y plante l’année suivante des vignes de Vitis vi- nifera , dont le riesling. Son neveu, Klaus, vient d’Allemagne lui prêter main-forte et, en 1987, armé d’un diplôme en œnologie de l’Institut Geisenheim, achète le domaine. Depuis, Reif Estate est réputée à juste titre pour son rouge Tesoro qu’élabore le vinificateur Rober- to DiDomenico, mais Roberto et Klaus restent
ling et les vinificateurs se ressemblent somme toute un peu, dit Klaus d’un ton songeur. Les deux se bonifient en vieillissant ! » Le riesling qu’élabore actuellement Reif Estate est issu d’un assemblage de trois clones – principalement le Geisenheim, avec un peu de Weis 21b et d’un clone alsacien. « Et les rai- sins proviennent de vignes d’âges différents, souligne Roberto. Cela ajoute de la complexité au vin. » Pas surprenant que le riesling de Reif Estate soit inscrit au répertoire de la LCBO depuis 30 ans !
d’ardents enthousiastes du riesling. « C’est le roi des vins blancs, et il n’a pas son pareil à table, dit Klaus. Quand vous ne savez pas trop quoi servir avec votre dîner, optez pour un riesling, ajoute-t-il. C’est le bon choix dans 80 % des cas. » Et il vieillit si bien ! Klaus nous reçoit dans la salle de dégustation magnifiquement meu- blée de son établissement. Il ouvre un 1992 et nous y goûtons. Il est svelte et tendre, fringant et parfaitement bien intégré, avec de superbes notes de fenouil et de chèvrefeuille. « Le ries-
PLAINES ET TERRASSES
Nous n’aimons pas nous plaire dans les généralisations. Cela dit, il y a vraiment une différence entre le riesling des terrasses et celui des plaines. Quel que soit le millésime, les rieslings des terrasses en pente de l’escarpement sont plus vifs que ceux des plaines, et leurs saveurs citron- nées et minérales sont plus prononcées. Les rieslings provenant des plaines autour de Niagara on-the-Lake semblent plus gras et moins acides, avec des arômes de pomme et de pêche. Cela est dû d’une part aux divers clones de riesling utilisés et, d’autre part, à la différence dans la composition des sols (dans les plaines, une profonde couche de terre légère et sableuse reposant sur un tendre schiste rouge; sur les terrasses, une terre d’argile grasse reposant sur une dure roche calcaire). Notons aussi que les plaines sont un tantinet plus chaudes, ce qui se traduit par des vins un peu moins acides et un peu plus charnus. « Le riesling reflète son terroir tel un miroir, explique Klaus Reif. On ne peut pas dire de tel riesling qu’il est meilleur qu’un autre. C’est une question de goût et de préférence. » Et il y a ceux, comme moi, qui adorent tout riesling bien fait et merveilleusement bien équilibré, d’où qu’il provienne dans le Niagara.
LE RIESLING DEUX FAÇONS
PHOTOS DE REIF ESTATE OFFERTES PAR LA VINERIE; CI-CONTRE : PHOTO PRISE AU CIBO WINE BAR, TORONTO; PHOTO DU VINIFICATEUR : STOCK PHOTO © YINYANG
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