LCBO À bon verre, bonne table Temps des Fêtes 2015

ainsi que d’œufs durs et de gingembre. Elle fait partie des gâteries de Noël dès les années 1500. La viande était

Essentiellement une nougatine au gingembre à vocationmédicinale quand il apparaît au XIII e siècle, il évolue au cours des deux siècles sui­ vants et devient un dessert, mais pas de ceux qui sont cuits au four. Les premiers pains étaient composés de miel et de miettes de pain aroma­ tisées avec des épices, puis bouillis jusqu’à ce qu’ils forment une masse solide.    La farine a fini par remplacer les miettes de pain et la mélasse, le miel. Et la cuisson au four, celle à l’eau bouillante. Quand la recette s’enrichit de beurre et d’œufs, le pain d’épices ressemble alors au biscuit au gingembre croquant et au bonhomme de pain d’épices LES PREMIERS pains d’épices, au XIII e siècle, étaient composés de miel et de miettes de pain aromatisées avec des épices, puis bouillis jusqu’à ce qu’ils forment une masse solide. d’aujourd’hui. Il était toutefois trempé dans du vin ou du cidre, pas du lait, comme nous le faisons aujourd’hui.    Les biscuits étaient cuits dans de grands moules en bois qui imprimaient dessus un mo­ tif. Simples au début – fleur de lis, comme signe d’amour, ou lapin, comme signe de fertilité –, les motifs deviennent de plus en plus élaborés : thèmes de Noël ou de Pâques, images de saints (pour les biscuits vendus comme souvenirs d’un pèlerinage) et commémoration de grands

événements (le couronnement d’un monarque, par exemple).    Au XVI e siècle, la reine Elizabeth I d’Angleterre offrait à ses visiteurs leur por­ trait en pain d’épices. C’est ce qui a mené des historiens à déclarer qu’elle aurait inventé le bonhomme de pain d’épices.    L’art du pain d’épices atteint son zénith au début des années 1800, quand des pâtissiers s’inspirent du conte des frères Grimm Hansel et Gretel et lancent une nouvelle coutume de Noël : la création d’une maison en pain d’épices. Leurs créations très élaborées font naître un style d’architecture tarabiscoté appelé en anglais gingerbread , qui existe toujours.    Ce n’est qu’au milieu des années 1800, quand des agents levants chimiques tels que le bicarbonate de sodium deviennent répandus, que le pain d’épices vient aussi à désigner un gâteau moelleux. P Les sablés – ces petits gâteaux blonds riches en beurre, à la fois croquants et friables, vendus partout à ce temps-ci de l’année dans des boîtes en fer-blanc décorées d’un motif évoquant le tartan écossais – sont depuis longtemps associés à l’Écosse. Simple préparation de sucre, de farine et de beaucoup de beurre, cuite à basse température pour qu’elle ne colore pas, le sablé fait partie du répertoire culinaire de nombreux pays, mais personne ne le réussit mieux que les Écossais.    Il faut dire que les Écossais ont beaucoup d’expérience dans ce domaine. Le shortbread

alors enrichie de sucre et de fruits séchés, puis relevée de cannelle, de clou de girofle et de muscade (pour symboliser l’or, l’encens et la myrrhe offerts à l’Enfant Jésus par les Rois mages). La tartelette était décorée d’une étoile de pâte pour représenter l’étoile qui avait guidé les Rois mages jusqu’à Bethléem.    Quand les épices et les fruits séchés de­ viennent plus abordables, leur proportion dans la tartelette commence à augmenter. La viande, elle, ne disparaît que dans les années 1800, bien que certaines recettes exigent toujours de la graisse de bœuf. Le terme mincemeat avait donc alors deux sens très différents en Grande-Bretagne. Il désignait et la tartelette à base de viande hachée et celle sans viande. Le terme mince fut donc créé pour désigner celle composée de viande hachée, laissant au terme mincemeat le sens de « tartelette sucrée et sans viande ».    Selon une superstition populaire, 12 jours de bonheur sont promis à qui mange une mince pie chaque jour des 12 jours de Noël (du 25 décembre au 5 janvier). P Le pain d’épices n’est pas un pain, mais un gâteau (ou un biscuit, dans le cas du bonhomme de pain d’épices). Il s’appelle en anglais gin- gerbread , un dérivé de gingembras , un mot du vieux français voulant dire « gingembre confit ».

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